Aimer quelqu'un qui ne veut pas s'engager, être déprimé après une séparation, revenir seul d'un rendez-vous galant, s'ennuyer avec celui ou celle qui nous faisait rêver, se disputer au quotidien : tout le monde a fait dans sa vie l'expérience de la souffrance amoureuse. Cette souffrance est trop souvent analysée dans des termes psychologiques qui font porter aux individus leur passé, leur famille, la responsabilité de leur misère amoureuse.
Dans ce livre, Eva Illouz change radicalement de perspective et propose une lecture sociologique de la souffrance amoureuse en analysant l'amour comme une institution sociale de la modernité. À partir de nombreux témoignages, d'exemples issus de la littérature et de la culture populaire, elle dresse le portrait de l'individu contemporain et de son rapport à l'amour, de son fantasme d'autonomie et d'épanouissement personnel, ainsi que des pathologies qui lui sont associées : incapacité à choisir, refus de s'engager, évaluation permanente de soi et du partenaire, psychologisation à l'extrême des rapports amoureux, tyrannie de l'industrie de la mode et de la beauté, marchandisation de la rencontre (Internet, sites de rencontre), etc. Tout cela dessine une économie émotionnelle et sexuelle propre à la modernité qui laisse l'individu désemparé, pris entre une hyper-émotivité paralysante et un cadre social qui tend à standardiser, dépassionner et rationaliser les relations amoureuses.
Un grand livre de sciences sociales sur le destin de l'amour dans les sociétés modernes.
Eva Illouz est professeure de sociologie à la Hebrew University de Jérusalem. Elle est l'auteure de nombreux livres, traduits en une quinzaine de langues, parmi lesquels Les Sentiments du capitalisme, paru aux Éditions du Seuil en 2006.
"In God We Trust" : la formule orne les billets de banque américains. Mais qu'est-ce que l'argent a à voir avec Dieu ou la religion ? Le capitalisme comme religion, l'un des textes les plus célèbres de Walter Benjamin, soutient que l'investissement, la spéculation, les opérations financières, les manoeuvres boursières, l'achat et la vente de marchandises, sont les éléments d'un culte et que le capitalisme est une religion à part entière. Les textes qui composent se recueil sont suivis du "Caractère fétiche de la marchandise et son secret", de Marx.
Avec une préface de Baptiste Mylondo, philosophe et économiste, spécialiste de la décroissance et l'un des promoteurs du revenu minimum universel.
Penser, c'est ressentir. Et c'est à une expérience intime, intuitive, des sens et des formes, de l'espace et du monde que nous invite Walter Benjamin dans cet essai de 1939 qyu reste son texte le plus populaire.
Depuis l'apparition du platonisme chrétien dans l'empire romain, la discussion sur la foi et le savoir a façonné le développement ultérieur de l'héritage philosophique des Grecs. Dans cette discussion Jürgen Habermas trouve le fil directeur de sa généalogie d'une pensée postmétaphysique. Il montre comment la philosophie - en parallèle à la formation d'une dogmatique chrétienne dans les concepts philosophiques - s'est pour sa part approprié des contenus essentiels issus des traditions religieuses et s'est transformée en un savoir capable de fondation. C'est précisément à cette osmose sémantique que la pensée séculière qui succéda à Kant et à Hegel doit la thématique de la liberté rationnelle et les concepts fondamentaux de la philosophie pratique qui, jusqu'à aujourd'hui, se sont révélés déterminants. Alors que la cosmologie grecque a été déracinée, les contenus sémantiques d'origine biblique ont été transférés dans les concepts fondamentaux de la pensée postmétaphysique.
L'histoire de la philosophie peut être aussi envisagée comme une succession irrégulière de processus d'apprentissage provoqués de façon contingente. Une telle ' généalogie ' non seulement met en évidence ces contingences, mais elle met en lumière la nécessité d'un concept compréhensif de raison et la conception que la pensée philosophique se fait d'elle-même à l'aune de ce concept. Habermas élabore une conception dialectique de l'émancipation de la science par rapport à la théologie et du savoir par rapport à la foi. Et il encourage l'instauration d'une relation dialogique vis-à-vis de toutes les traditions religieuses. La pensée postmétaphysique se situe entre sciences et religion.
Pas de pensée sans langage. D'où vient donc le langage et sert-il à quelque chose ? Pour les philosophes, le XIXe fut le siècle de l'histoire et le XXe, le siècle du langage. Ce n'est pas un hasard si 1916 est l'année où paraît le Cours de l'inguistique générale de Saussure et où Walter Benjamin rédige, à 24 ans, l'un des textes fondateurs de sa pensée, "Sur le langage en général et sur le langage humain". Le langage a-t-il une utilité ? Sert-il à communiquer un message ou à révéler un sens caché ? A-t-il une dimension intuitive, poétique ? Ces questions l'occuperont jusqu'à sa mort. Ce recueil, préfacé par l'écrivain et psychanalyste Sébastien Smirou, regroupe les textes qui composent la théorie du langage de Benjamin : le texte de 1916, ainsi que deux fragments des années 1920 sur le « squelette du mot », un micro-conte ("Pourquoi l'éléphant s'appelle éléphant"), et deux essais des années 1930 : "Sur le pouvoir d'imitation" et "Problèmes de sociologie du langage"
L'esprit du capitalisme, ce ne sont pas ses doctrines ni son idéologie, mais une sensibilité culturelle, un style moral, une psychologie. C'est moins le marché, le profit, le calcul, et plus un tempérament. Il intègre de l'irrationnel, donc du risque et de l'incertitude. Tel est le thème du célèbre chapitre 2 de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904), chef-d'oeuvre de Max Weber, l'un des trois pères, avec Simmel et Durkheim, de la sociologie moderne. Le texte de Weber est suivi, en postface, d'un essai d'Arjun Appadurai, "Le fantôme dans la machine financière", où l'auteur d'Après le colonialisme montre combien la pensée de Weber permet de comprendre le capitalisme financier de ces dernières décennies.
L'étranger : menace ou promesse ? Une étude magistrale d'un des pères de la sociologie moderne sur une question qui agite nos sociétés à l'heure des tensions communautaires et du scandale des migrants. Pour Simmel, dans ce texte culte, c'est quelqu'un qui appartient à un groupe sans en faire partie car, venu d'ailleurs, il n'en partage ni l'histoire ni la culture. Ce n'est pas un marginal, et pas non plus un exclu. Ce n'est pas un touriste. Il y a du positif en lui puisqu'il apporte au groupe des qualités étrangères à celui-ci. Ni là-bas, ni d'ici, il est l'intermédiaire idéal, le pont, entre deux groupes. Il importe des idées et des marchandises. Il est plus libre dans son jugement, moins empêtré dans les conventions et les habitudes. On se confie à lui, et il est bon juge. C'est d'ailleurs en Italie, pays de plus en plus violemment opposé aux étrangers, que certaines cités, autrefois, ont fait appel à des étrangers pour rendre la justice. Peut-être est-ce l'occasion de le rappeler.
Un ouvrage aussi exigeant qu'ambitieux qui rassemble diverses conférences prononcées par Siri Hustvedt sur la condition humaine. On y trouvera notamment une puissante lecture de Kierkegaard, une analyse tranchante du suicide, et des réflexions pénétrantes sur l'hystérie, la synesthésie, la mémoire, l'espace, et les dilemmes philosophiques posés par la fiction.
Quelle est la psychologie de l'habitant des grandes villes ? Son rythme de vie est-il à l'origine de son individualisme ? Comment s'adapte-t-il aux normes de la société ?
Quel sens peuvent avoir l'avarice et le gaspillage, alors que l'argent se caractérise par son abstraction ? Et qu'est-ce que la pauvreté, qu'elle soit choisie comme dans le cas de certaines communautés religieuses (franciscains et bouddhistes) ou subie ? Pour y répondre, deux essais du grand sociologue allemand : un texte de 1899, inédit en français, suivi de la célèbre étude de 1907 où Simmel montre que le pauvre n'est pas caractérisé par le manque de ressources, mais bien plutôt celui que nous désignons comme pauvre et que nous plaçons dans une relation d'assistance. Dès lors, comment le pauvre peut-il sortir de la pauvreté ?
Un essai incisif du grand sociologue Zygmunt Bauman, père du concept de société liquide, sur la crise des réfugiés.
Depuis toujours, des réfugiés, emmenés par la guerre et la faim, toquent à la porte de mieux lotis. Pour ceux qui se trouvent derrière ces portes, ces importuns ont toujours d'abord été des étrangers, des étrangers porteurs de peur et d'angoisse.
Nous sommes, aujourd'hui, confrontés à une forme extrême de ce motif historique. Alors que les médias sont obsédés par une " crise migratoire " qui menacerait notre mode de vie, on voit naître une véritable panique morale. L'idée que le bien-être de nos sociétés est menacée est désormais largement répandue.
C'est cette panique morale que dissèque Zygmunt Bauman dans ce petit essai incisif paru en 2016.
Il revient sur la manière dont hommes et femmes politiques ont exploité la peur pour la répandre d'abord chez les plus déshérités d'entre nous. À ceux-là, on promet d'ériger des murs, non des ponts. Mais si cette promesse rassure à court terme, elle est condamnée à l'échec sur le long terme.
Car la crise à laquelle nous sommes confrontés concerne l'humanité dans son ensemble. Nous sommes, plus que jamais, dépendants les uns des autres. Raison pour laquelle il nous faut inventer de nouvelles manières de vivre ensemble.
" Un ouvrage bref et passionné. "
Libération
Dans la solitude et l'enfermement, Slavoj Zizek observe ce qui est à l'oeuvre à l'échelle du monde. La pandémie a mis à nu ce que nous parvenons d'ordinaire à accepter ou à dissimuler : la barbarie à visage humain dans ses multiples formes. Il traque les virus idéologiques qui ont favorisé l'apparition et la dissémination du Covid-19, mais aussi ceux que la pandémie active ou réactive, les virus des fake news, des théories du complot, du racisme qui explose, etc. Il forme le voeu d'un autre type d'infection, propice à l'invention d'une société alternative. Une société qui ne pourra s'actualiser que dans la solidarité et la coopération. En un mot, un virus bénéfique qui nous contraindrait à des décisions éminemment politiques, radicalement neuves.
Le livre testament de Zygmunt Bauman, l'un des plus penseurs les plus importants de notre modernité. Une alerte nécessaire sur la tentative de repli et d'idéalisation du passé qui caractérise notre époque.
À la mort de Zygmunt Bauman, en janvier 2017, Roger Pol- Droit soulignait dans le Monde que le lire, c'est toujours " rencontrer une éthique contemporaine sans dogme ni concession ". Philosophe et sociologue aussi érudit qu'inclassable, né en Pologne mais ayant vécu l'essentiel de son existence en Grande-Bretagne, cet intellectuel européen par excellence éclaire notre temps à l'instar d'un Norbert Elias ou d'un Georg Simmel. Rétrotopie, publié à titre posthume quelques mois après sa disparition, peut être considéré comme une manière de testament – et comme une mise en garde de poids.
C'est que Bauman, avant de disparaître, constatait partout un refus général de se confronter véritablement aux grands défis de ce xxie siècle naissant – et, notamment, aux questions soulevées par des flux migratoires. Partout, on observe l'avènement d'une forme d'aspiration rétrograde, la volonté d'en revenir à un passé plus ou moins mythifié : soit le meilleur moyen d'éluder les questions les plus brûlantes tout en entamant un processus de régression possiblement catastrophique. " Le défi de la modernité, nous rappelle Bauman, est de vivre sans illusion et sans être désillusionné. "
Il reste à relever et ce livre nous y aide puissamment.
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LA PRESSE EN PARLE
" Avec Retrotopia que Bauman écrivit juste avant de mourir à l'âge de 91 ans, cette grande voix alerte une nouvelle fois sur les mécanismes et les dangers des replis identitaires, rappelle que le sort funeste des migrants est scellé au nôtre, et invite à dépasser la peur pour créer d'urgence de nouvelles utopies. "
L'Obs
" Court, dense, inattendu, voilà un livre qui s'impose comme le testament d'un grand intellectuel européen. "
Livres Hebdo
" Le livre testament du sociologue décédé en 2017, [...][qui] y met en garde contre une "épidémie de nostalgie". "
La Croix
" On y constate que le fameux sociologue polonais, exilé en Grande-Bretagne, n'avait rien perdu de son étonnante sagacité. ", Brice Couturier,
France Inter
" Quand nous constatons la liquéfaction des institutions sociales, c'est du Bauman. Quand nous ne savons plus où sont les pouvoirs mais que nous pouvons certifier qu'ils ne sont plus là où nous sommes, c'est du Bauman. " Jean Lebrun,
France Inter
" Cet ouvrage éclaire brillamment les périls auxquels sont confrontées nos sociétés modernes. Sociétés rongées par une "épidémie de nostalgie". "
Actualitté
" À la fin de sa vie, Bauman s'inquiétait du refus général de se confronter véritablement à un grand défi du nouveau siècle [...]. Retrotopia, [...] essai publié quelques mois après sa mort, [...] peut être tenu pour son testament intellectuel. "
Le Soir
" Sociologue, philosophe, penseur agile et inclassable, Bauman a achevé juste avant de mourir l'essai intitulé Retrotopia. Cette publication posthume confirme, si besoin était, l'extrême acuité de son regard. [...] Quels que soient les prises de distance et les désaccords que ce livre peut susciter, il faut s'y plonger sans hésitation. " Roger-Pol Droit,
Le Monde
" Ni optimisme béat façon " croissante verte ", ni collapsologie paralysante, mais de la lucidité exigeante face aux défis de notre temps. "
Usbek et Rica
" Ce dernier essai du grand sociologue ne se limite pas à offrir des clés de compréhension : il constitue une mise en garde troublante dont on on pourra tirer de nombreux enseignements. Volume refermé, on reste sidéré par l'incroyable lucidité du penseur. "
Livres critique
Le "capitalisme démocratique" - ce régime économique qui, jusqu'aux années 1970, achetait l'adhésion des populations occidentales grâce à la promesse d'un constant progrès de leur condition sociale - est entré en crise dès les années 1980 : suite à la résistance à l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l'inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la dérégulation des marchés financiers, puis passé 2008, la compensation de leur faillite par les États.
La globalisation économique masque la réalité politique : à l'État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l'État débiteur, qui entendit par les emprunts publics et les crédits privés désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd'hui, nous vivons dans l'État de la consolidation - celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public
au profit d'institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales : l'euro et la Banque centrale européenne en sont deux exemples avérés.
Plus que jamais, l'économie relève non pas d'une gestion technicienne, mais d'une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits.
Que faire de la religion, que tout concourt à déqualifier, mais qui résiste, obstinément, à la menace de sa disparition ? Et qui résiste, non pas comme un vestige du passé, mais comme une ressource de mobilisation, une source de sens et de légitimité de l'action collective, un outil de construction de soi, en dépit de tout, parfois au risque du pire ? Cette question est au coeur des quatre principaux essais, dont deux sont inédits en français, que Simmel consacre, entre 1903 et 1912, à la religion et à la religiosité : « Du salut de l'âme », « La religion », « La personnalité de Dieu » et « La religion et le positionnement religieux aujourd'hui ».
Avec une préface de Denis Pelletier, historien, spécialiste du catholicisme, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (Paris).
Cinq cents ans de culture du livre sont-elles en train de prendre fin sous nos yeux ? Le livre électronique va-t-il remplacer le livre imprimé aussi rapidement et complètement que la voiture et le tracteur ont remplacé le cheval il y a cent ans ? Comment nos habitudes de lecture sont-elles en train d'évoluer ?
Burkhard Spinnen, auteur et lecteur, se pose des questions auxquelles nous sommes tous confrontés. Mais au lieu de chercher à polémiquer, d'adopter une posture nostalgique ou de se lancer dans une plaidoirie pour ou contre telle forme de livre, il préfère évoquer tout ce que le livre en tant qu'objet physique nous apporte, comment il façonne notre vie quotidienne.
En choisissant l'illustration plutôt que la défense, Burkhard Spinnen rend un vibrant hommage au livre et à son avenir.
Né en 1956, Burkhard Spinnen est l'auteur d'une vingtaine de livres dans des genres différents : romans, récits, critiques ou encore livres pour enfants. Il vit à Münster en Allemagne.
Un texte inédit du grand sociologue allemand pour comprendre - à travers des thèmes comme l'empathie, le sentiment amoureux, la prostitution, la coquetterie, les stratégies de séduction ou encore le sens de l'acte sexuel - la différence des sexes et les solutions que les hommes et les femmes inventent au quotidien pour se définir les uns par rapport aux autres.
Certains des plus beaux textes de la philosophie ont été écrits à l'approche de la mort. Ce livre ultime de Georg Simmel ne fait pas exception. Atteint d'un cancer, le célèbre philosophe et sociologue allemand, disparu en 1918, à soixante ans, se penche avec intensité, émotion et subtilité sur le mouvement de la vie, le temps et le dépassement de la mort.
Inédit en français, animé par une vision sereine, non angoissante, de la mort, Intuition de la vie, où Simmel offre une alternative à l'impératif moral kantien et repense l'élan vital de Bergson, a suscité l'admiration de philosophes parmi les plus importants du XXe siècle, dont Martin Heidegger, Raymond Aron et Vladimir Jankélévitch.
Sans conteste, Jürgen Habermas est l'un des derniers intellectuels majeurs au niveau international. "Défenseur de la modernité" et "conscience publique de la République fédérale", il est aussi un éminent penseur de l'Europe.
Par ses monographies et nombreux articles, recueillis en volumes, traduits dans plus de quarante langues, il s'est acquis, en tant que philosophe, une réputation mondiale et, en tant qu'auteur, il a reçu un écho qui excède de loin le monde académique. Un tel constat conduirait aisément à en inférer que sa biographie devrait au fond être celle de son oeuvre. Mais si cette vie fascine, c'est qu'elle ne peut aucunement se résumer à une pile de livres savants.
En effet, Habermas a toujours plus quitté l'espace protégé de l'univers académique pour endosser le rôle du polémiste pugnace, et peser de cette façon sur l'histoire des mentalités de l'Allemagne et de l'Europe. Aussi l'ouvrage de Stefan Müller-Doohm, à qui l'on doit déjà une biographie d'Adorno, noue-t-il deux trames : d'une part la description des allers-retours sinueux entre activité professionnelle principale et activité seconde, et d'autre part l'interdépendance entre les évolutions de la pensée du philosophe et les interventions de l'intellectuel public dans le contexte de son temps.
L'action conjuguée de la réflexion philosophique et de l'intervention intellectuelle, qui caractérise l'activité de Jürgen Habermas, explique que cette biographie soit celle tant d'une vie que d'une oeuvre en devenir perpétuel.
Connaissez-vous le dilemme du prisonnier ?
À quoi ressemblerait notre monde si l'on pouvait retourner dans le passé pour réparer nos erreurs ?
Peut-on croire le Crétois Épiménide lorsqu'il affirme que tous les Crétois sont des menteurs ?
Serait-il injuste de toucher de l'argent sans travailler ?
Ces questions et de nombreuses autres sont, dans ces pages, traitées de manière stimulante. Des sujets clés - Dieu, l'histoire, la liberté, le bonheur, la morale, la conscience... - sont abordés sous un angle tout à la fois instructif et ludique. Car la philosophie peut aussi être plaisante, voire divertissante.
Énigmes, problèmes logiques, cas pratiques, expériences de pensée...
Avec simplicité et clarté, Robert Zimmer nous propose une gymnastique de l'esprit, véritable invitation au plaisir de penser.
Robert Zimmer enseigne la philosophie en Allemagne. Biographe de Karl Popper et d'Arthur Schopenhauer, il a rencontré un succès international avec Le Grand Livre des philosophes (Fayard, 2012).
Qu'ont en commun Marine Le Pen, Donald Trump, Viktor Orban, Beppe Grillo, tous régulièrement qualifiés de populistes? Cette accusation est aujourd'hui utilisée à tort et à travers, contre les habitués de la démagogie et de la violence verbale mais aussi parfois simplement pour discréditer un adversaire. La critique des élites suffit-elle à définir le populisme? Le populisme a-t-il une couleur politique? Doit-on exclure les populistes du débat démocratique ou aucontraire leur répondre pied à pied? Jan-Werner Müller nous propose une véritable théorie du populisme et nous donne les clés pour répondre, concrètement, à la menace. C'est qu'il y urgence. Parce qu'il s'approprie "le peuple", qu'il récuse la possibilité d'une opposition légitime, mais aussi la diversité des sociétés contemporaines, le populisme menace la toujours fragile démocratie, qui semble aujorud'hui, plus que jamais, à la peine.
Christian a tout perdu : sa femme partie vivre en Inde il y a plusieurs années et sa fille égarée dans le monde de la finance, maintenant sa boîte d'informatique, son luxueux loft et sa chère Saab, mais surtout - et c'est le plus douloureux - sa maîtresse, Anna. Son nouveau travail consiste à observer et à compter les oiseaux migrateurs sur un îlot désert à l'embouchure de l'Elbe, dans la plus complète des solitudes. Lorsque Anna, partie vivre aux États-Unis, lui annonce sa visite, sa routine s'en trouve immédiatement bouleversée et le voilà submergé par les fantômes du passé. Explorant la nature des relations amoureuses et la poursuite effrénée du bonheur chez ses contemporains, Uwe Timm livre dans ce roman drôle et intelligent une profonde réflexion sur le désir.
Né en 1940, Uwe Timm est une figure majeure de la scène intellectuelle allemande. Auteur de plus de vingt livres, essentiellement des romans, il est également connu pour ses ouvrages pour enfants. Son oeuvre est traduite dans plus de trente pays.